L’arthrose est un déséquilibre entre dégradation et synthèse des différents composants de la matrice. Il s’agit d’un phénomène multifactoriel mélant facteurs mécaniques et cellulaires.
Le cartilage recevant une charge mécanique inadaptée va dégénérer par deux mécanismes :
A – Le cartilage résiste d’abord par son élasticité et sa parfaite adaptation morphologique en amortissant les chocs tangentiels ou perpendiculaires. Mais l’excès de force tangentielle, de frottement, provoquent des érosions à la surface cartilagineuse. L’excès de force perpendiculaire d’hyperpression entraine des fissures profondes.
La rupture de la matrice permet une libération des protéoglycans et une hyperhydratation du cartilage entrainant une chondromalacie.
En réponse à l’agression mécanique, les chondrocytes sont activés et augmentent leur production de collagène et de protéoglycans. Ce phénomène est malgré tout insuffisant pour stopper la destruction de la matrice collagénique.
D’autre part, d’autres enzymes: collagenase et stromelysine, sécrétées par les chondrocytes activés et par la synoviale, accélèrent la dégradation de la matrice.
Les chondrocytes sécrètent en plus:
– des prostaglandines qui altèrent les protéoglycans.
– des radicaux libres qui favorisent la dépolimérisation des protéoglycans et fragmentent le collagène.
– des cytokines, notamment l’interleukine 1. Cette IL 1 stimule la dégradation de la matrice et inhibe la réparation du cartilage en diminuant la synthèse des protéoglycans.
Le cartilage perd alors ses capacités de résistance élastique et se détériore.
B – L’os sous-chondral a un rôle d’amortisseur protégeant le cartilage. L’hyperpression induite sur l’articulation entraine des micro-fractures des travées osseuses trabéculaires qui, en consolidant, épaississent l’os et augmentent sa rigidité. Cette rigidité augmente alors les sollicitations qui s’exercent sur le cartilage et favorisent sa dégénérescence. L’introduction, chez un animal, d’un composant métallique bien toléré dans la zone d’os sous-chondral et la pratique d’une marche régulière, aboutissent à des fissurations horizontales et obliques à la jonction ostéochondrale et à une fibrillation du cartilage.